Crème solaire : comment se protéger des uv sans nuire aux coraux?

De nos jours, tout le monde est au courant des dommages causés aux humains par les rayons solaires tel le vieillissement cutané, les cancers et bien sûr, les fameux coups de soleil! C’est pourquoi il demeure important et même nécessaire de se «crémer» pour pouvoir profiter pleinement du soleil. Mais encore trop peu de personnes sont au courant des dommages causés par les crèmes et écrans solaires aux océans et particulièrement aux coraux. En effet, les composants chimiques de certains de ces produits se retrouvent en grande quantité dans les océans et ils sont malheureusement sans merci pour les coraux. Et nous savons maintenant que la crème solaire se retrouve immanquablement dans l’eau après la baignade. En fait, une étude réalisée en 2015 et publiée dans la revue américaine Archives of Environmental Contamination and Toxicology a déterminé que de 6 000 à 14 000 tonnes de crème solaire finissent dans nos océans chaque année et ces chiffres tendent à augmenter. Et ce qui menace l’équilibre marin, ce sont les substances chimiques issues de ces tonnes de crème, plus particulièrement les filtres chimiques qui polluent l’eau, accélèrent le blanchissement des coraux, ralentissent la croissance des jeunes coraux, endommagent l’ADN des coraux adultes, agissent comme perturbateurs endocriniens et de plus, ils sont très difficiles à éliminer. Et outre les coraux, ces produits chimiques peuvent induire une féminisation chez les poissons mâles adultes. Ils peuvent également provoquer des maladies reproductives et des changements neurologiques chez ces derniers.

Pour vulgariser le tout et que ce soit simple pour vous, nous avons établi une liste abrégée des produits les plus nocifs à éviter à tout prix :

• L’oxybenzone,
• L’octinoxate
• La benzophénone-2

La première, aussi appelée benzophénone-3, sert de filtre ultraviolet et est suspecté d’être un perturbateur endocrinien. La seconde, appelée Ethylhexyl Methoxycinnamate, est utilisée pour filtrer les UVB, et est aussi soupçonnée d’être la cause du même problème. L’oxybenzone affecterait également les oursins et tuerait les algues, une source de nourriture importante pour les tortues marines. Dans le même ordre d’idée, les chercheurs du National Centers for Coastal Ocean Science (NCCOS) ont également découvert que la benzophénone-2 (BP-2) provoque le blanchissement des coraux et la mort des coraux juvéniles, et modifie potentiellement la fréquence des mutations dans les coraux en causant des dommages à leur ADN. D’ailleurs, après que le chercheur et éco-toxicologiste  Craig Downs eut découvert que plus de 14 000 tonnes de substances nocives pénètrent dans les récifs coralliens chaque année, Hawaï a voté une loi interdisant les crèmes solaires contenant de l’oxybenzone et de l’octinoxate, substances hautement toxiques pour le corail. Donc, pour être écologique dans vos choix de crèmes solaires, voici quelques conseils qui pourraient vous éviter bien des tracas :

• Lisez attentivement les étiquettes (et évitez les filtres chimiques comme l’oxybenzone, l’octinoxate et la benzophénone-2).
• Apprenez à reconnaître les ingrédients potentiellement toxiques et polluants des crèmes solaires. Vous pouvez consulter la base de données  Skin Deep^® de l’EWG pour connaître les risques associés aux ingrédients inscrits sur l’étiquette.

1. Recherchez les entreprises qui favorisent les filtres minéraux comme l’oxyde de zinc dans leurs produits solaires plutôt que les filtres chimiques.

Heureusement, il existe des protections solaires naturelles qui sont amies de la nature. Et ici, au Québec, nous avons le bonheur d’avoir de belles entreprises qui les fabriquent et les distribuent. Nous vous en présentons 4 pour lesquelles nous avons eu un coup de coeur :

❤    Les produits de MaYa

Jeune entreprise montréalaise qui se spécialise dans la fabrication de liniment oléocalcaire. Marie et son conjoint Yan (d’où le nom MaYa) fabriquent aussi une crème de protection plein air à base d’huile d’olive, d’huile de noix de coco, de beurre de karité à d’oxyde de zinc sans nanoparticules !

© Les produits de MaYa

❤     Druide

La réputation de Druide n’est plus à faire. Cette année, ils nous offrent deux nouvelles crèmes solaires. Elles font partie de la gamme ECOTRAIL, certifiées sans OGM, sans gluten, véganes, entièrement biodégradables et non testées sur les animaux. De plus, elles sont fabriquées avec de l’oxyde de zinc et du dioxyde de titane sans nanoparticules.

© 2017 Druide – Canada

❤     Attitude, crème solaire FPS 30

Autre compagnie dont la renommée n’est plus à faire, la compagnie Attitude offre deux crèmes solaires minérales dans sa gamme, soit une crème à la fleur de vanille et une sans fragrance, toutes deux hypoallergéniques et fabriquées avec de l’oxyde de zinc sans nanoparticules. De plus, Attitude offre une lotion après-soleil Calendula tutti frutti.

© Attitude

 ❤  La Coursière Bio Organic Écran solaire FPS 30+ Douce Mousse

La crème solaire Douce Mousse fait partie de la gamme de produits cosmétiques pour bébés fabriqués par La Coursière Bio Organic, une entreprise de Blainville. La Coursière fabrique aussi une crème pour enfants (Mission nature) et une pour adultes (Botanika) aux ingrédients similaires. Toute la famille peut donc utiliser la crème solaire Douce Mousse ! Douce Mousse est fabriquée à partir d’ingrédients 100 % naturels et biologiques. Elle est composée, entre autres, d’huile de jojoba, de beurre de karité, d’huile de tournesol du Québec, d’huile de buruti et d’oxyde de zinc sans nanoparticules. Cette crème solaire est aussi reconnue pour son fini non gras et pour ne laisser aucun film blanc sur la peau.

© 2019 La Coursière bio organic

Et pour les plus écolos d’entre vous, ceux qui préfèrent préparer eux-mêmes leur crème pour ne pas acheter de plastique, voici une recette toute simple et très efficace :

Écran solaire à l’oxyde de zinc, la recette

Matériel nécessaire

• 2 c. à s. de cire d’abeillerâpée ou en pastilles (version végane: 1 c. à s. de cire de candelilla ou de carnauba – agit comme épaississant en permet au produit de garder sa consistance)
• 1/4 tasse (ou 4 c. à s.) de beurre de karité (non comédogène)
• 1/4 tasse (ou 4 c. à s.) d’huile de tournesol(non comédogène) ou de caméline (huile sèche, fini moins gras)
• 2 c. à s. de poudre d’oxyde de zinc sans nanoparticules
• Optionnel : 1 c. à thé vitamine E (pour empêcher les huiles de rancir trop vite)

Procédure

• Faire fondre la cire d’abeille dans un bain-marie *Utiliser un pot Masson en guise de bain-marie vous facilitera beaucoup la tâche, vous pourrez ainsi mélanger à même le pot*
• À tour de rôle, ajouter à la cire fondue le beurre de karité, puis l’huile de coco et l’huile de vitamine E (optionnel, mais excellent pour la peau)
• Quand tout est bien fondu et mélangé, ajouter la poudre d’oxyde de zinc
• Retirer votre pot Masson de l’eau et mélanger à l’aide d’un fouet électrique ou un pied-mélangeur pendant quelques minutes. S’assurer que tout soit bien homogène et qu’il n’y ait pas de grumeaux!

Ne vous reste plus qu’à laisser refroidir au réfrigérateur (l’écran solaire va durcir considérablement, alors éviter de la mettre dans un tube).

Retrouvez tous les ingrédients pour fabriquer votre crème solaire dans la boutique La réserve naturelle à Montréal.

VOILÀ! Votre écran solaire est prêt à être utilisé une fois solidifié. Une fois bien refroidi dans son contenant, l’écran solaire se transforme en un genre de crème fouettée qui fond au contact de la peau et est très facile à étendre! Et ce qui est merveilleux, c’est que pour la même quantité, soit environ 125 ml, votre écran solaire maison vous coûtera moins de 5$ en ingrédients, alors que le tube acheté vous en coûte 20$ + tx et est en plastique!

Sources: Marjorie Guindon, À fleur de pots – les trappeus – La bonne attitude blogue